Quand un leader des jeunes socialistes devenait insoumis...

Il s'appelle Yannis Zeghbib. Après 10 ans de militantisme au sein du PS dont un an en tant que secrétaire général du MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes), il a décidé, il y a un mois, de claquer la porte et de rejoindre la France Insoumise. Il s'en explique dans un billet sur son blog.

 

Plutôt attiré par  son aile gauche, Yannis a longtemps entretenu l'espoir que le PS, une fois au pouvoir, mènerait cette révolution qui l'a mis en mouvement quand, du haut de ses 15 ans, il poussait pour la première fois la porte du parti socialiste. Puis est arrivé François Hollande.

Refus de renégocier le TSCG, CICE, hausse de la TVA, ANI... C'est après le recul de la retraite qu'il va pour la première fois battre le pavé contre son propre camp.

"A peine un an après l’arrivée de la gauche au pouvoir, je me retrouvais déjà dans la rue contre ceux-là même que nous avions fait élire, pour m’opposer à une réforme comme celle contre laquelle l’ensemble du PS s’était mobilisé exactement trois ans auparavant."

 

C'est lors de ses vœux en 2014 que François Hollande a scellé le sort du PS pour Yannis. Le pacte de responsabilité. La trahison de trop.

"Au-delà de l’inefficacité totale pour l’économie de ces mesures, la conséquence directe de ce gigantesque volte-face pour mener une politique de vol légal d’argent public au profit de l’oligarchie fut la défaite historique du PS."

 

Mesure mise en place par Valls au moment où les militants socialistes menaient campagne pour les élections européennes ... en réclamant la fin de l'austérité ! Et qui lui dit merci ?

"A peine deux ans après son arrivée au pouvoir, la gauche avait pour bilan une politique semblable et parfois plus violente socialement que celle de la droite, des défaites historiques sur le plan électoral, la destruction de nombreux repères idéologiques qui persistaient dans la société offrant ainsi une caricature d’UMPS désespérant le peuple et instrumentalisée par le seul parti sachant tirer profit d’une perte d’hégémonie culturelle par les vieux partis de droite ou de gauche : le Front National."

 

La fin du quinquennat fut une succession d’ascenseurs émotionnels :

- l'émergence d'un groupe de frondeurs à l'assemblée. BIEN

- l'échec des frondeurs au congrès de Reims. PAS BIEN

- les victoires électorales de Syriza et Podemos. BIEN

- l'échec cuisant de la gauche progressiste aux élections régionales de 2015. PAS BIEN

- les fortes mobilisations populaires contre la loi travail. BIEN

- la loi travail qui passe en force avec l'article 49 alinéa 3. PAS BIEN

- la possibilité offerte de voter une motion de censure du gouvernement... BIEN

- ... mais un choix des frondeurs de s'abstenir pour ne pas être exclus du parti. PAS BIEN

 

Arrivé en 2017, Yannis dresse un bilan sans concession : "La stratégie de peser à l’intérieur du PS a échoué. Elle n’a permis ni d’améliorer la vie des gens, ni même de faire barrage aux reculs sociaux."

Et le corollaire qui s'impose : "A l’aune de l’ensemble de ces réflexions, le chemin ouvert par Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise est le plus pertinent pour qui souhaite demeurer fidèle au camp politique de la transformation sociale, efficace dans son action, cohérent et constant dans son engagement."

 

Chers amis socialistes de gauche (comme c'est étrange d'être obligé d'apporter cette précision), n'hésitez pas à faire comme Yannis. Ne vous enfermez pas dans une logique d'obstination à vouloir sauver le PS à tout prix. Beaucoup de vous réclament une unité, montrez que cette unité ne peut se faire derrière un candidat socialiste, montrez que seul Jean-Luc Mélenchon est en capacité aujourd'hui d'incarner cette candidature.

Nous garderons nos différences. Mais comme le dit si bien votre camarade, "après avoir fait la campagne de Ségolène Royal et de François Hollande"  peut-être pourrez-vous vous laisser convaincre...

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