Et si les frondeurs devenaient les frondés ?

Ce week-end, Benoît Hamon a été officiellement investi par le Parti Socialiste pour être leur candidat aux présidentielles. Le PS en a profité pour investir 398 candidats aux élections législatives. Et c'est là que le bas blesse.

255 d'entre-eux ont soutenu en 2015 les motions social-libérales de Jean-Christophe Cambadélis ou Karine Berger. Parmi les 166 députés sortants investis, 143 ont soutenu le gouvernement actuel en votant le TSCG, le CICE, la loi Macron et la loi El Khomri.

Les électeurs socialistes s'étant déplacés à la primaire ont choisi une politique que les ténors refuseront de voter à l'assemblée. Bon nombre d'entre-eux envisagent déjà de soutenir Emmanuel Macron. Cambadélis vient d'annoncer qu'ils seront exclus du PS. Toujours investis député?

Comment est-il possible de choisir un candidat à la présidentielle qui souhaite abroger la loi El Khomri (ce dont on ne va pas se plaindre) et le même jour investir Myriam El Khomri pour les élections législatives ? Quel sens donner à l'investiture de Manuel Valls (annoncée par le journal Sud-Ouest) qui a passé sa primaire à dire que le programme d'Hamon c'était du n'importe quoi ?

Les frondeurs pourraient devenir les "frondés"...

Vu le calendrier, les élections du président et des députés sont à voir comme une seule et même élection qui doit avoir sa cohérence. A la France Insoumise, la règle est claire : un candidat aux législatives doit soutenir Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles et se présenter aux législatives sur la base du programme "L'Avenir en Commun". C'est une logique, un gouvernement et une assemblée sur la même ligne politique.